Quelques mots poétiques sur le film documentaire d’Alain Cavalier « Irène »
Alain Cavalier « Irène »: le portrait
Portrait d’une absente. Moule en creux d’une présence disparue. Traces mnésiques dans les chambres vides, pleines de souvenirs. Dessin vocal d’une perception amoureuse. Reflet d’images, allégories et évocations. Il y eut une histoire, elle se raconte par bribes, par contours, par fragments.
Un homme se souvient de la femme qu’il a aimée. Des pièces aux scènes vécues. La caméra montre, dévoile, suggère. Le journal raconte, brûle pour de vrai et pour de faux, mais ce qu’il contient brûle vraiment. Les réminiscences surgissent d’une photographie. La voix, immédiate, donne ce qu’elle peut dire de ce qui a eu lieu, dont il ne reste presque rien. Le corps manifeste avec son langage symptomatique l’ampleur du dire et des non-dits, des secrets et des aveux.
Irène reine renie, Alain Cavalier relie
Film poème, documentaire introspectif, photographies lentes du temps de réciter. Alain Cavalier prend le temps de remonter les fils qui se tendent à l’objectif, déclenchent sa parole, émeuvent son sens esthétique. Irène, reine, renie. Alain relie, rassemble, pave le chemin de son deuil.
L’oiseau mort, sublime dans la neige, la voiture percutée, l’accident et la beauté, la douleur. Il faut laisser beaucoup de mystère pour en dire un tout petit peu.
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