Travail sur le prochain livre photo

Auto contes 03 pages 4

Première étape

Hier après-midi, disponible mais très fatigué, j’ai fait quelque chose de peu demandant : une heure environ à passer en revue mes photographies de 2024, en vue soit du prochain Auto-contes, soit d’une autre forme de publication. C’était simple et nourrissant : allongé sur mon canapé, un café froid, de la musique, c’est plus un voyage dans mes souvenirs qu’autre chose. Ce que je ne vais pas garder me paraît évident à ce stade. Éliminer est facile, j’ai peu, très peu d’hésitations. Et j’ai le plaisir de redécouvrir tout un tas de moments de vie. C’est une étape sans complication, et satisfaisante : à la fin, je vois la différence.

Concrètement : je crée une collection « sélection large », je regarde une à une les 2205 images contenues et supprime au fur et à mesure. A la fin il me restait 415 images. Ensuite, je dupliquerai cette « sélection large », la renommerai « sélection restreinte », passerai dedans et supprimerai tout ce qui dépasse. J’imprimerai la sélection restreinte et continuerai le travail de soustraction, en commençant sans doute à voir des familles, des diptyques, triptyques, des ensembles se dégager. Qui souvent sont différents des collections que j’ai dans Lightroom.

Une expérience désagréable

A la fin de Auto-contes 03, je me suis vraiment dit que j’arrêtais « ces conneries ». Je l’ai monté sur un nouveau logiciel : je suis passé de Pages à Affinity, saut qualitatif considérable, avec un gain immense de praticité, mais aussi une belle courbe bien sentie d’apprentissage. J’ai voulu à nouveau renouveler la mise en page, prendre des risques, essayer des trucs, prendre des libertés – ça ne s’est pas fait assez organiquement pour que j’y trouve du plaisir. (Alors que j’ai adoré monter Auto-contes 02, qui a été en lui-même une aventure photographique). Je l’ai réalisé à travers mon deuxième déménagement une année après le premier, chacun dans des conditions difficiles, ça n’a pas aidé. J’ai eu peu de patience à récupérer mes notes, je me souviens avoir vraiment souffert dans ce processus cette fois : il consiste à ouvrir mon journal sur ordinateur, faire des recherches de mot « image », « photographie », « processus », et récupérer ce qui fait sens pour être inséré dans le livre. Et j’avais toujours peur de rater des trucs importants, et je m’en voulais de ne pas penser à mettre ces notes de côté de suite, au lieu de devoir les chercher après coup (système que je n’ai toujours pas mis en place… – je commence aujourd’hui). Travail fastidieux, lent, long, habité par un sentiment d’incomplétude, d’auto-mise en difficulté. Et puis au final, je l’avoue, je n’ai pas aimé ce livre, et je continue de ne pas être séduit quand je le regarde. Mes mises en pages ne me plaisent pas, ma sélection me laisse sur ma faim, même ma couverture me laisse sans enchantement. Et je commence à remarquer la qualité-même du livre : papier, impression, couverture – au début, l’aventure du livre en soi prenait tellement de place que le support importait peu, mais là je commence à en percevoir les pauvretés.

Continuer malgré tout

Ça fait beaucoup d’insatisfactions pour beaucoup, beaucoup de travail. Motifs sans doute de mon « j’arrête ces conneries ». J’étais et je suis fâché avec ce projet. Pourtant, voilà, je constate qu’il continue de me tenir à coeur. Il me correspond bien : mon reportage autobiographique continu, sans préparation, sans concept préalable, sans intention particulière, trouve dans ce contenant une forme assez idoine je trouve. L’année donne le cadre. Je garde une trace compacte. C’est l’occasion d’éditer, de revoir, d’assembler, d’honorer, d’archiver, de trier, de me faciliter l’accès à un essentiel. Je vais tâcher de réaliser le prochain en ayant appris quelque chose de ce coûteux précédent.

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Artiste polymorphe suisse

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