Il lira mon journal intime dans 20 ans

journal intime

lancer les mots contre la feuille
pas réfléchir
écrire avant de penser
sinon les filtres me prennent tout
café

Je pense au Boris dans 20 ans qui lira et se demandera : mais pourquoi m’imposes-tu cet embourbement dans des détails insipides ? Alors pour le Boris dans 20 ans, je trie, je limite, j’évite, je retire, je tais. Et le Boris d’aujourd’hui se retrouve muselé, tétanisé à l’idée d’écrire une ligne sans intérêt, une ligne trop prosaïque, trop semblable à hier. À réfléchir comment faire en sorte qu’il ne perde pas son temps l’autre là, plus tard. Au lieu de poser ce qu’il y a à poser. De respirer complètement, tranquillement.

Même empêchement quand je filme et que je pense aux secondes inutiles sur la carte mémoire.
Surtout ne rien dépenser. Ne rien utiliser inutilement. Ne prendre que la place strictement nécessaire. Quand tu parles aussi, et que tu t’écoutes parler pour t’assurer que rien ne déborde, l’essentiel seulement, bien dit, joliment dit, avec si possible un suspens pour arriver à la chute de ce que tu racontes.

Commerce qui empêche de donner. Alors j’en parle, pour me donner comme je suis. Au moins ça.

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Artiste polymorphe suisse

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