Retrouvailles avec la vie.
C’est une image. Nu. La peau en direct. Le bras se lève, du désir du bras levé. Les pas s’ébranlent, du désir de marcher. Le corps s’allonge, du besoin de se reposer. Rien n’est prémédité. Rien n’est décidé. Rien n’est obligé. Tu te lèves au petit matin, et il y a tant de refus que tu y consens enfin. Tu ne feras pas ce qui était prévu. À la place, c’est comme une naissance. Une entrée en matière. Tu avances dans le jour happé par la lumière. Un verre d’eau, et l’eau sur ton front, et l’eau sur tes yeux, l’eau dans tes mains. Devant toi, une grande fenêtre carrée, chaque jour une nouvelle photographie, là, dans ce cadre parfait. Soudainement, de ton bras vers ton épaule, un long étirement s’installe, te fait serrer le point, ça te monte dans la nuque et passe jusqu’à l’autre bras, et tu bâilles immensément. Tu te réveilles. Tu te réveilles doucement. Et le ciel que tu vois tous les jours, c’est un peu comme si tu ne l’avais jamais vu avant. Tu te frottes les yeux, te pinces le nez, et dans ce nouveau bâillement, c’est le corps entier qu’une grande vague traverse. Peut-être que tu auras envie de le passer en entier sous l’eau tiède, puis chaude, puis froide, ou peut-être qu’il voudra s’étendre encore un moment, ou tirer sur chaque muscle endolori de sommeil. Peut-être que c’est l’appel d’une promenade dans l’air frais du matin qui te mettra en mouvement. Tu ne sais pas encore. Tu es là, tu bâilles des pieds à la tête, tu attends de voir, de sentir. Tu feras selon.
Ce que j’ai envie de faire, là, maintenant.
Quelque chose de naturel, de spontané, de pas construit, de pas anticipé, de pas obligé. Ce que je ressens, m’y accorder. Ne plus être sous pression. Sous surveillance. Ne pas m’obliger de faire quelque chose que je n’ai pas envie de faire à ce moment là.
