Seul dans le noir | Paul Auster – chronique

seul dans le noir paul auster_photo Boris Dunand_
Seul dans le flou

J’ai fini « Seul dans le noir » de Paul Auster comme étonné : finalement j’ai aimé, et j’aurais voulu que ça continue. Au premier tiers, au creux d’une histoire dans l’histoire, j’étais tout à fait mitigé et j’ai hésité à continuer – les univers surréalistes de l’auteur ne m’ont jamais réussi. Pourtant aux dernières pages je n’en avais plus assez et suis resté sur ma faim.

Drôle de menu

C’est que ce fut un drôle de menu : j’ai eu le sentiment d’être accompagné dans des lieux très différents et sans grands rapports. Certains m’ont ému, d’autres m’ont tout juste diverti. La démonstration littéraire m’a sans aucun doute fait sourire, et j’ai opiné du chef devant l’art accompli, mais je reste avec une frustration : en moi ces pièces étaient disjointes, et ni l’une ni l’autre ne s’apportaient quoique ce soit d’être ainsi organisées, appointées.

seul dans le noir paul auster_photoBoris Dunand
Sans pont

Avec le recul, je vois le coeur d’une histoire, belle, touchante, simple, avec deux champignons qui n’ont rien à faire là, et qui résonnent assez peu avec ce cœur. Si encore il y avait des échos, des rebonds, un apport mutuel entre ces éléments, mais je n’ai vraiment perçu que des extensions, des parasites. J’ai peut-être raté quelque chose ? Ce récit dans le récit et les deux anecdotes de vie de famille me font l’impression de mini nouvelles dans le roman qui auraient pu être racontées ailleurs. Comme des histoires imbriquées les unes dans les autres, sans pont, sans que l’une n’ajoute quelque chose à l’autre, sauf qu’elles sont savamment emmêlées.

L’art de raconter, certes

L’histoire écrite dans l’histoire, je la trouve sèche, elle ne me touche en rien, c’est juste une succession de faits, comme un thriller captivant mais sans fond, sans sensibilité. Une maîtrise littéraire soulevant la question du vrai, qui fait vaciller l’entendement avec brio, certes. Mais le reste de l’histoire est tellement sensible, authentique, terre à terre et incarné, que j’aurais préféré n’avoir que ce goût-là en bouche, ça m’aurait suffi et mieux contenté. J’ai trouvé beau et fort ceci-dit, je ne déconseille absolument pas, c’est juste particulier et ce particulier ne m’a pas trop plu.


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Artiste polymorphe suisse

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