LiA | Quand l’Homme s’endort – chronique

LiA – quand l’Homme s’endort

Musicien (à) vif
Il aligne les concerts comme il pose les mots et compose sa musique: avec une facilité
déconcertante, une jovialité intense, et une présence dont la poésie sert aussi bien le rire que la profondeur. Écumeur de scènes qu’on pourrait bien croire infatigable, Félicien Ali Donzé vient de passer deux ans à vivre de sa musique – « survivre » comme il dit. En 2010, avec déjà 6 ans passés au sein du groupe Ska Nerfs et fort de leur succès, il fait un pas de côté pour créer un projet solo. Il y met son deuxième prénom (Ali), une guitare qui ajoute aux vifs piqués des accents folk et rock, des nudités d’âme finement drapées d’un soi de sympathie et une spontanéité qui ravive indéniablement nos flammes endormies.

Chemin

« LiA » (2011) et « Asphalte » (2012), présentés en quelques 200 concerts, l’installent dans le paysage des compositeurs-interprètes francophones romands. Suisse, France, Belgique, Luxembourg, Québec, Kosovo, accueillent le jeune Jurassien avec enthousiasme. Ce périple lui a donné l’occasion de construire sa personnalité musicale, d’en chercher une forme épurée qu’il cisèle petit à petit. Il s’est emparé de 2014 pour réaliser encore un EP 4 titres et rien de moins qu’un spectacle musical pour enfants avec Gérald Genty: « Temps pis et Temps mieux », qui mêle chanson, théâtre et projection. Récemment installé aux Acacias pour répondre aux élans du coeur, il découvre avec plaisir la richesse des propositions culturelles genevoises. Il y continue sa récolte d’impressions dont il s’inspire pour arranger ses chansons qui sont comme des images, des instantanés poétiques.

Chrysalide

Pas le genre à s’endormir, ni sur ses lauriers, ni sur ses acquis, LiA aime l’aventure. Il préfère l’expérimentation à l’usage de ce qui a déjà fonctionné. Guidé par le goût, l’instinct et la curiosité, il prend des risques et apprécie de voir que son public suit sa quête et aime ses détours et mutations. La dernière en date: 2015, quelques mois passés au local pour écrire ont fait naître « Quand l’Homme s’endort »: un huit titres enregistré à Bruxelles (Studio Six) avec des compères de solide bagage. Aux instruments Simon Gerber (Sophie Hunger) et Nicolas Pittet (Lee Perry), et à la réalisation Daniel Bleikolm (Robbing Millions, K) et Maxime Steiner (Olivia Pedroli). Cet album est celui d’une identité qui s’est trouvée et qui se confirme: une sorte de maturité qui, on l’aura compris, servira de tremplin pour de prochaines métamorphoses!

Boris Dunand
Sortie de « Quand l’Homme s’endort » (Irascible): 2 octobre 2015
Site: www.liamusique.ch
Page FB: LiAmusique

Plus de chroniques


Je viens de retrouver cet article (perdu dans un crash de disque dur) écrit pour Les Nouvelles (qui ont fait faillite depuis) en 2015. Je l’ai cherché parce que j’ai croisé Félicien hier à Carouge et qu’on a discuté un moment. Quand il m’a demandé ce que je faisais ces temps, après d’autres choses je lui ai dit que j’écrivais une chanson par jour, et notre rencontre m’a inspiré la chanson de ce matin. La voici:

Artiste polymorphe suisse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *