Jim Grimsley – Les oiseaux de l’hiver | Chronique

jim grimsley les oiseaux de l'hiver

Le quart de couverture du livre de Jim Grimsley aurait pu être infiniment plus interpellant : j’ai trouvé ce livre remarquable ! J’ai découvert cet auteur comme d’autres : à Emmaüs, en chinant dans la collection 10|18, auteurs américains, un titre poétique, une image brute, et une présentation qui me titille, j’embarque, on verra.

Un “tu” étrange – pas longtemps

Les premières pages m’ont fait reculer d’un pas, avec ce « tu » du narrateur que je n’avais pas rencontré depuis longtemps. Il me sortait de la lecture, mais pas complètement, juste assez pour le prêter à ma copine qui avait plus envie de lire que moi pendant nos vacances. Elle l’a dévoré et m’a dit que je devrais vraiment continuer. « C’est glauque, mais c’est génial ». Effectivement.

Ce « tu » est celui d’un adulte qui parle à l’enfant qu’il fut. Et comme Claire l’a joliment dit : « c’est un tu plein de tendresse ». Une fratrie et une mère liées et prises au piège avec un père à l’alcool violent, voilà qui pourrait résumer tout sans rien dire.

jim grimsley les oiseaux de l'hiver
Un vas clos dehors

Les rêveries imaginaires où le narrateur échappe à son corps, à sa prison, où tout le monde disparaît. Les maisons qui se succèdent, cellules, chambres sans confort, promiscuité. Le temps mariant deux journées en plusieurs années. Les détails importants livrés comme s’ils ne l’étaient pas. Les regards de la mère. Les températures sur la peau. La chienne, le sang, le café. La jeunesse des parents. L’isolement. Les apparitions clefs des autres membres de la famille, de leur histoire, de leurs héritages. C’est une sorte de vase clos en extérieur, une histoire dite avec très peu d’éléments, sobre et puissante. Je me suis senti piégé comme la famille, incapable de sortir du labyrinthe émotionnel, qui a déjoué toutes mes anticipations jusqu’à la fin.

Inconfortable et saisissant

Une lecture hypnotique, peu confortable. Un drame à l’écriture aussi simple et rêche que subtile et puissante. Je pourrais presque dire que ce récit de Jim Grimsley m’a retenu entre ses griffes comme le père sa famille – sauf qu’il ne m’a pas humilié ni blessé, juste rendu intensément vivant.


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Artiste polymorphe suisse

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