De là où nous sommes

De là où nous sommes
 – 2009

 

Quand j’ai écris ce texte, je me souviens: tandis qu’à la force des jours, j’opposais celle de mon désir le plus rêveur, je me laissais imprégner de lectures sur la cosmologie et l’histoire de la Terre – et il en résultait des souffles aux sonorités rupestres, où vivre s’apparentait davantage à résonner qu’à raisonner. Signes qui s’espéraient griffures originelles sur la pierre d’un autre temps. Mes aspirations sont alors aussi brûlantes que le soleil, et leur rayonnement s’étale en des espaces sur lesquels je n’ai pas plus prise que ceux où se perdent ceux de l’astre. Milles interrogations surgissent de ces confrontations et de ce décalage. Apprendre à aimer ce que je suis inévitablement contraint de faire, tout en continuant à espérer pouvoir ne faire que ce que j’aime. Sans réponses, je cherche, entre l’extase de mes consciences sidérales et la brute réalité quotidienne, lequel des trocs possibles conviendra à mon cœur déchiré. Récit de celui qui subit la torture de l’écartèlement, entre l’évidence d’un élan qui résiste à l’analyse et celle d’une réalité qu’aucun des gestes rêvé ne parvient à faire céder.

« La question se perd dans l’acte qui la fait oublier, il n’y a pas de réponse instantanée, il n’y a que des réponses à retardement, des réponses différées aux allures de contingences, belles gueules de surprise et d’inattendu. (‘) Qui ne porte pas ce désir? De voir sous sa main se modifier progressivement la glaise de sa vie… » 

Ca commence comme ça. Puis, après une entente toute relative avec l’ordre des choses, s’ouvre un deuxième volet, contemplatif et disposé à l’attente. L’entre-deux, toutes luttes abandonnées:

« J’aime redécouvrir ce possible d’acceptation, où mes faits d’existence semblent pouvoir coïncider, où le sang de mes errances trouve son lit, sa possible cohérence. »

Mars – Décembre 2009
Avril 2010