Plexus | poetic folk in the city – Genève

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Je l’ai fait. Après de multiples tentatives, j’ai joué en ville, en pleine après-midi, pendant une heure. J’ai gagné 30 centimes. Mais j’ai reçu une dizaine de sourires, un pouce levé, des regards curieux de lire les informations sur ma fourre, et un échange avec une dame venue me demander de qui était cette chanson. La chanson était de moi, elle était ravie de partir avec ma carte et tout ébouriffée d’émotion. Je ne l’étais pas moins.

Je me sentais à ma place. Les ouvriers bossaient sur les chantiers, les banquiers passaient avec leur mallette, les cantonniers s’occupaient des bouquets et des arbres, et moi j’étais là avec ma guitare et mes chansons et je faisais mon boulot, comme eux. Visible. Présent. Eux aussi doivent assumer leur tâche, se montrer au grand jour, prendre le risque de ne pas y arriver, d’être identifié comme seulement banquier et rien d’autre, alors que chacun est tellement plus, et moi, pour une fois, j’assumais aussi. J’étais le musicien, troubadour, porteur de poésie dans les rues de la cité. Et j’ai aimé ça, et j’étais à l’aise. J’ai adoré sourire aux gens et recevoir des sourires en retour. Dire bonjour à ces personnes que je n’aurais même pas regardées autrement. J’ai eu de la peine à m’arrêter. Mais j’ai dû partir pour me rendre à Orbe, à l’Espace Culturel Hessel, lire quelques passages de l’un de mes livres (Le vague des airs)  – une autre expérience radicalement neuve et tout aussi réjouissante. Recommencer: seule chose qui compte.

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Artiste polymorphe suisse