Des bulles de bonheur dans le préau

IMG_2270

Des enfants qui jouent dans un préau, après les heures d’école. Anodin? Peut-être pas… Ils ont entre 4 et 12 ans et ils s’amusent ensemble. Ensemble. Il fait froid, le préau est vide? Ils sont dans la salle de gymnastique. Un père est assis là, regardant son fils courir en tous sens, l’air de se reposer d’une longue journée, recueilli dans un silence méditatif ponctué d’un ou deux tendres coups de poing dans l’immense ballon qui lui arrive dessus. Il rigole puis rentre dans sa pensée. Deux mères discutent sur un banc, jettent de temps en temps un œil aux aventures de leurs marmots, se racontent l’une à l’autre, échangent, se lient peut-être d’amitié. Anodin? Pas sûr… Elles peuvent s’adresser aux animateurs et animatrices qui se trouvent là, proposent, encadrent, inventent, rassurent, explorent, préparent un goûter – informent. Les ressources du quartier, les infrastructures de soutien, les possibilités d’accueil pour leurs enfants, la confiance quand on ne peut venir les chercher qu’à 18h: ils mettent à disposition.

On n’imagine pas tout ce qui se cache derrière la simplicité de cette bonne humeur qui s’installe autour des triporteurs et des jeux, aux écoles des Grottes et des Cropettes. Tout ce que l’opportunité ainsi créée de rendre la vie plus riche, plus agréable, plus simple, plus légère, demande d’organisation, de travail, de préparation, de cœur à l’ouvrage et de détermination. Il en a fallu pour réaliser ce projet pilote. Janvier 2011, la ville fait un appel dans le cadre de l’Accueil à la journée continue, l’association pré en bulle soumet une idée, Anaïs Venturi, alors stagiaire, monte le projet avec l’aide de Hélène Wüthrich et Didier Arnoux: préau bulle naît. Fin du stage, fin des études, un poste se crée, Anaïs continue sur la lancée! Le partenariat avec le Groupement Intercommunal pour l’Animation Parascolaire (GIAP), la Fondation genevoise pour l’animation culturelle (Fas’e), le Service des écoles de la ville de Genève, l’entretien du réseau pour les différentes salles qui mettent à disposition leurs murs lors d’ateliers divers (cinéma, jardinage, cuisine, danse, parfois avec des intervenants externes, etc.), la communication sur l’extérieur, les réunions régulières avec toutes les instances qui prennent parti (enseignant(e)s, directeurs/trices des écoles) pour que tout le monde puisse s’identifier et s’investir en conséquence… et surtout, et pourtant, l’incertitude de la pérennité du soutien de l’État – réponse fin mars; voilà qui suffit largement à remplir son petit pourcentage!…

Elle et les deux moniteurs passionnés qui collaborent sur le terrain avec les équipes du GIAP constatent chaque semaine le succès de leur entreprise, les enfants viennent en grand nombre, s’attachent, participent, demandent… Tout le monde est manifestement ravi, en dépit des difficultés et des améliorations à intégrer – symptôme de toute histoire vivante. Nous sommes du lien, celui qui se tricote ici apparaît propice et précieux au bien-être de tout un quartier, et il me semble que la question de fond n’est pas de savoir si ce projet doit être maintenu en vie, mais plutôt de se demander comment faire pour qu’il essaime ses vertus et fleurisse aux quatre coins de tous les préaux!

Accueil libre et triporteur 16h-18h toute l’année et gratuit. École des Grottes: lundi + jeudi. École des Cropettes: mardi + vendredi. Sorties-ateliers gratuites et ouvertes à tous organisées chaque semaine. Site: www.preenbulle.ch/48 — Contact: 022/7333733 ou info@preenbulle.ch

Signé: Boris Dunand pour le journal Nouvelles de quartier

Artiste polymorphe suisse