Brady Udall – Le destin miraculeux d’Edgar Mint | chronique littéraire

Brady Udall - Le destin miraculeux d'Edgar Mint

Le destin miraculeux d’Edgar Mint – Brady Udall

Le livre d’une révélation pour un auteur et pour l’histoire de la littérature américaine.

Malgré une lecture inattentive

J’ai lu le livre de Brady Udall avec une attention flottante. Le souvenir est nébuleux. J’ai pourtant très envie de partager la lecture de ce roman singulier. Il suffit que je relise quelques pages, et tout ce qui m’a fait l’aimer ressurgit avec force. Oui, il est aussi simple que sublime, discret et sans facéties, mais d’une profondeur insidieuse. Brady Udall a écrit un long drame qui rit, une longue peine qui chante – une ode aux minces filets de lumière qui nous épargnent de nos plus terrifiantes nuits.

Les effets secondaires

Les émotions y éclosent par effleurements, comme la larme au contact d’une brise très légère, comme le rire fuse au détail à peine souligné et parfaitement inattendu, comme la tendresse monte au cœur par ricochet d’humeur. À quelques très rares exceptions près, Brady Udall ne nous prend jamais la main pour nous emmener de force quelque part. Il tisse ses caractères et son histoire sans en avoir l’air. Toile envoûtante et sans mystère, le verbe tout entier dans les rugosités du réel, les deux pieds pris dans les saloperies du destin. Il n’y a pas de répit, pourtant on respire large tout du long.

Un personnage attachant

Il me semble que je n’ai pas mis long feu à me prendre d’affection pour le jeune Edgar Mitty. Sur le quart de couverture, la comparaison avec le Garp¹ de John Irving ne m’a pas tant parlé, j’ai été plutôt ramené aux souvenirs de l’hilarant Owen²: ces deux gamins suscitent quasi instantanément une tendresse où se mélangent les rires les plus abasourdis, une compassion sans bornes devant leurs extravagances, et un puissant désir de protection en devinant leurs ressentis d’écorchés vifs. Ils sont magnifiques dans leurs amitiés fraternelles, leurs candeurs espiègles, et cette sorte de fidélité à eux-mêmes qui les pourvoit d’une liberté où la loyauté se fait d’un cœur affranchi.

Un Edgar Mint en chacun

Le destin d’Edgar est miraculeux, il reste cependant parfaitement crédible, et l’histoire de ce gamin maudit et pourtant toujours sauvé, creuse un puits de résonances avec le drame de nos vies. Si bien que l’on peut difficilement, me semble-t-il, ne pas être à jamais touché par ce récit. Malgré ma lecture qui a manqué de profondeur, je devine que ce livre restera parmi les précieux. En partie parce qu’on y entend tout du long, comme une image rémanente, l’écho cette question: « Quelle douceur terrestre est-elle sans mélange? »

Lire la page wikipedia sur l’auteur

  1. Le monde selon Garp, John Irving
  2. Une prière pour Owen, John Irving

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Artiste polymorphe suisse

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